vendredi 1 février 2013

Communiqué de Presse de PRIARTéM : Là où les ministres passent… Le principe de précaution trépasse !

30 janvier 2013
Communiqué de Presse : Là où les ministres passent… Le principe de précaution trépasse !

Réaction des Associations Agir pour l'Environnement et Priartem aux déclarations de Fleur Pellerin, Ministre en charge de l'économie numérique qui vient d'annoncer qu'elle se faisait fort de lutter contre les "peurs irrationnelles" liées aux ondes électromagnétiques.
Voilà un discours que l’on pensait révolu, notamment depuis la classification des radiofréquences (antennes-relais, WiFi, compteurs intelligents inclus…) comme possiblement cancérigènes pour l’homme par l’Organisation Mondiale de la Santé, en 2011. En osant associer "incertitudes scientifiques" à des "peurs irrationnelles", la ministre prend clairement un risque, non pas sanitaire… mais pénal !

Manifestement la Ministre a oublié qu’il existe, dans nos principes constitutionnels un principe de précaution qui s’applique non pas lorsque les faits sont étayés, comme elle le dit mais suspectés.

Or, avant même la décision de l’OMS, l’Agence française de sécurité sanitaire environnementale a invité, dès 2009, les responsables politiques à réduire les expositions aux ondes électromagnétiques, qu’elles soient issues des antennes-relais ou des portables parce qu’elle avait identifié des effets sur nos organismes de l’exposition aux radiofréquences ! Pour Priartem et Agir pour l’environnement, la position de la Ministre s’assimile donc à un refus de nous appliquer les droits fondamentaux que nous reconnaît la Constitution.

Comme de mauvaises coutumes, le dossier "téléphonie mobile" est économique avant d’être un enjeu de santé publique. Symbolique à plus d’un titre, il est à noter que le gouvernement sera représenté, durant les débats parlementaires entourant la proposition de loi de Laurence Abeille, par une ministre dont la mission est clairement de développer l’économie numérique, quitte à occulter la sécurité sanitaire des usagers et riverains des antennes relais.

Au regard des signaux sanitaires connus à ce jour en matière de téléphonie mobile, la notion de "coupable mais pas responsable" si souvent invoquée en matière de crises sanitaires risque de ne pas être suffisante si un jour, un procès contre les décideurs politiques venait à être intenté !

Robin des Toits suspend sa participation au COPIC


Paris, le 28 Janvier 2013 - Communiqué de Presse de ROBIN des TOITS

Robin des Toits vient de suspendre sa participation au COPIC (Comité d'expérimentation de l'abaissement de l'exposition du public à 0,6 V/m).
Robin des Toits a été à l'initiative de cette expérimentation en 2009, lors du Grenelle des Ondes.
A ce jour, les travaux du Copic ont montré qu'il était possible d'abaisser l'exposition du public à 0,6 V/m à Paris 14ème à condition de multiplier le nombre d'antennes-relais par trois ; à Grenoble en multipliant les antennes par 1,6 ; en revanche, nul besoin d'en rajouter à Kruth (Alsace) où l'exposition culmine à 0,3 V/m.
Ces résultats embarrassent les opérateurs car ils valident ce que Robin des Toits a toujours déclaré : sur le plan technique une exposition n'excédant pas 0,6 V/m fonctionne parfaitement mais à condition de reconfigurer le réseau d’antennes-relais, ce qui est moins rentable pour les industriels.
Or l'ANFR (Agence Nationale des Fréquences) souhaite ajouter de "nouveaux objectifs" à l’expérimentation initiale dans le but d’invalider le 0,6 V/m. Et l’association nationale Robin des Toits ne souhaite pas cautionner cette instrumentalisation de ses travaux.
Par ailleurs, la proposition de loi de Laurence Abeille (EELV) vient de passer en commission des affaires économiques où elle a été soumise à une cure d'amaigrissement radicale alors que la ministre de l'Ecologie Delphine Batho a, de son coté, l'intention de proposer un Projet de loi en Juin 2013 qui pourrait être bien plus favorable aux opérateurs qu’à la santé publique.
La ministre envisagerait-elle de s'appuyer sur les travaux biaisés du COPIC qui ont pour objet de gonfler le nombre d'antennes nécessaire à l'application du seuil de 0,6 V/m et qui seront rendus en Juin tout comme le rapport de l'ANSES – quel timing ! – qui, lui, aura très probablement des conclusions beaucoup plus rassurantes que celles du rapport Bioinitiative 2012 ?...
Tout laisse à penser que le projet de loi de Madame Delphine BATHO préservera les intérêts des industriels, en "abaissant" l'exposition du public à 5 ou 6 V/m en lien avec les objectifs actuels de l'ANFR.
6 V/m est le seuil minimum acceptable pour les opérateurs, il permet de conserver le réseau d'antennes en l'état.
Robin des Toits suspend donc sa participation au COPIC et ce faisant "fige" les résultats actuels qui ont été réalisés de manière fiable.
Robin des Toits ne peut cautionner un projet à visée exclusivement économique qui se ferait au détriment de la santé publique.

Etienne CENDRIER
Porte-Parole national